Nicolas-Vassili Barbé, artiste sculpteur vit et travaille à Saint-Coulomb (35).
Il a participé à l’exposition Jardin des Arts en 2019, avec ses créations : Petit homme sous socle, Mauvaise graine, Alex ; Homme et Femme Puzzle.
Ton confinement
Le confinement s’est finalement montré stimulant, avec beaucoup de contacts et de tensions. Il m’a permis de réfléchir malgré le contexte anxiogène. D’une manière générale, je n’attends pas, je ne me projette pas trop, mais je ne m’arrête jamais… pendant le cette période, je m’occupais de mes enfants la journée et je bossais la nuit. La contrainte, est au cœur de tout, dans le travail de création. Comme dans les œuvres de Giaccometti, qui est pour moi une référence… Beaucoup d’ artistes ont créé leurs plus grandes œuvres dans la contrainte.
Tes remèdes au confinement
J’ai beaucoup écouté Radiohead, l’album ok computer de 1998. J’ai d’ailleurs lu que le groupe avait choisi de se confiner pour préparer cet album.
J’ai également lu pas mal de Sherlock Holmes, ça me parle vraiment l’observation, les détails…
Enfin la plage, à côté de chez moi, que je pouvais apercevoir de loin. Elle n’était pas vraiment la même, déserte, sans empreinte… je la voyais totalement différemment.
Ton travail de création
Avec Mauvaise graine, j’avais déjà fait toute une série de personnages avec des masques, sur la problématique de l’environnement. Dernièrement, j’avais d’ailleurs fait deux sœurs sculptées dans une même pièce. Elles ne se touchent pas, gardent une distance.
La question du vivant a toujours été au cœur de mon travail et le contexte, qui m’a stimulé, a rattrapé mes préoccupations.
Pendant le confinement, j’ai pu réaliser Nous sommes en guerre. Je venais de faire une série de photos sur les enfants. Au début, j’ai fait un petit garçon dans une position assise, que l’on peut installer n’importe où dans la ville : sur une balançoire, un banc public…
J’ai choisi de placer cet enfant sur une balançoire pour le mouvement, qui donne de la vie.
Il devient une sculpture cinétique.
Puis, j’ai fait des photos dans la ville de jour et de nuit, avec le même cadrage et un décor différent, afin de capter le même personnage en modifiant simplement l’espace et le temps. Le fait de changer de lieu permet de voir les interactions.
Au même moment, le discours d’Emmanuel Macron sur la nation apprenante, les enfants, les parcs… à la fois très anxiogène et obsédant, a fait écho à ce travail. Il est venu naturellement se caler sur les images.
Image et lien vidéo
https://nicolasvassilibarbe.wordpress.com/category/nicolas-vassili-barbe/
La vie d’après
Je m’étais dit que cette crise allait peut-être donner du positif, il y avait comme un élan. Chacun a pu constater à quel point, dans ces moments-là, la culture est importante. Les gens ont beaucoup lu, écouté de la musique… Finalement, après le calme, j’ai le sentiment que c’est reparti comme avant : les bagnoles, les queues dans les magasins…